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Rencontre avec Guillaume VALLET, responsable scientifique du projet ViMaCC

Publié le 19 mai 2020 Mis à jour le 19 mai 2020

Guillaume VALLET, enseignant-chercheur au Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive (LAPSCO, UMR 6024 UCA / CNRS) et responsable du projet, a accepté de répondre à quelques questions.

Le vieillissement de la population a des conséquences humaines, financières et sanitaires. C’est un enjeu sociétal important, puisque la fragilité physique et les difficultés cognitives entrainent souvent des maladies chroniques. Le projet ViMaCC a pour ambition de développer et d’évaluer un programme de stimulation cognitive, associé à un programme d’activité physique, afin d’aider les personnes âgées à maintenir leur santé.

Rencontre publiée dans le septième numéro du Lab, journal de la recherche de l'UCA.
 

Comment est né ce projet ?

Ce projet est né d’une recherche de partenaires de la part d’une start-up, e-ajeo Santé, qui a développé un programme d’activités physiques adaptées pour les personnes souffrant de maladies chroniques. Face à la demande des financeurs et des utilisateurs, ils souhaitaient développer un module de stimulation cognition (c’est à dire la mémoire, l’attention, etc.). Cette demande a fait naturellement écho à ma spécialisation dans le vieillissement cognitif, puisque les personnes âgées représentent la majorité des personnes souffrant de maladies chroniques. L’appel à pro- jets de la région Auvergne-Rhône-Alpes fut l’occasion de concrétiser ce partenariat. Deux axes visent à développer le module cognitif selon les modèles scientifiques les plus actuels, puis à évaluer scientifiquement l’efficacité des modules d’activités physiques et cognitifs séparément et conjointement. La Région Auvergne-Rhône-Alpes, via des fonds européens dédiés (FEDER), permet le financement de deux doctorants.

Ce projet est complémentaire au programme Santé’Up, développé par e-ajeo Santé. Pouvez- vous nous en dire plus ?

Santé’Up est innovant à plus d’un titre. Le programme d’activités physiques est personnalisé grâce à un bilan obligatoire par un professionnel de l’activité physique adaptée et grâce à la sélection d’activités par la personne elle-même. Le programme renforce aussi la motivation des participants par un système de récompenses (réalisation des activités, progrès réalisés...). Une autre originalité est de renforcer le côté social (voire de rompre l’isolement) en encourageant et en facilitant la réalisation d’activités collectives (p. ex. sorties en vélo) et le lien social (visioconférence, chat...). Enfin, le programme peut inclure des données de santé (fréquence cardiaque, tracker d’activité, etc.) transmises de manière sécurisée au médecin traitant. Avec ViMaCC, nous souhaitons garder l’ensemble de ces forces pour les appliquer également à un module cognitif.
 

Santé’Up utilise comme supports les smart- phones et tablettes, et développe un réseau social dédié. Pourquoi ce partenariat, étant donné que la grande majorité des personnes âgées n’est pas forcément à l’aise avec les nouvelles technologies ? L’application est-elle installée sur les tablettes des soignants, qui font ensuite travailler leurs patients, ou bien est-elle destinée à un usage en toute autonomie?

Cette offre numérique est une force, car le programme peut être offert à distance afin de pallier la possible difficulté d’accès aux soins des patients souffrant de maladies chroniques. Cette difficulté est d’autant plus présente pour les personnes âgées et celles vivant en milieu rural. En outre, il est reconnu qu’il est particulièrement difficile de suivre les patients souffrant de maladies chroniques par le système médical en raison des coûts financiers et humains associés (déplacements, mobilisation des professionnels…). Toutefois, le programme peut tout à fait être utilisé par des professionnels en accompagnement direct. Même si certaines personnes peuvent être moins à l’aise avec ces nouvelles technologies, tout a été mis en place pour favoriser une bonne prise en main avec une interface simple et claire ainsi qu’une formation au logiciel et au support si cela est nécessaire.

 

Le projet ViMaCC est cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER).